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Les semenciers français à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Les agriculteurs ukrainiens ou leurs distributeurs locaux ont reçu, fin mars, 70 à 75 % de leurs besoins en semences. © FLORENCE MELIX

Maïs, tournesol, betteraves sucrières… Les sélectionneurs français sont impactés par les ventes de semences et leurs activités en Ukraine, mais aussi par la flambée des cours des céréales sur les productions de semences en France. L’UFS a demandé l’aide du gouvernement français, lors d’une conférence de presse, le 14 avril.

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« Les entreprises françaises réalisent en Ukraine un chiffre d’affaires de 400 M€, dont 100 M€ d’exportations depuis la France, a souligné le président de l’UFS, Claude Tabel, devant la presse, le 14 avril, à Paris. L’Ukraine représente d’ailleurs la deuxième destination, hors Union européenne, des semences françaises, après la Russie. Pour le moment, leur activité a été impactée à hauteur de 20 %. »

Touchés directement en Ukraine

Sur place, les sélectionneurs français emploient 1 700 salariés et ont développé des activités de recherche, production et distribution de semences qui vont aussi être fortement perturbées en 2022. En revanche, l’UFS n’a pas noté jusqu’à présent d’incidences sur les ventes en Russie.

Selon l’enquête de l’UFS, les agriculteurs ukrainiens ou leurs distributeurs locaux ont reçu fin mars 70 à 75 % de leurs besoins en semences et ont des difficultés de disponibilités en main-d’œuvre et en carburant. La situation est encore plus inquiétante pour la production de semences en Ukraine, puisque les semences de base ont beaucoup de mal à être livrées.

Des répercussions en France

Attirés par les prix élevés des céréales et des oléoprotéagineux de consommation, les agriculteurs français se détournent de la production de semences. « Comme traditionnellement à cette époque de l’année, nous n’avions pas encore signé de contrats avec eux, explique Didier Nury, vice-président de l’UFS. Par exemple, en tournesol, nous ne pourrons produire cette année en France qu’environ 16 000 ha de semences, au lieu des 18 000 à 19 000 attendus. Cette baisse pose également des difficultés d’isolement en semences. Si les agriculteurs produisent des cultures conso, ils empêchent la production de semences dans un certain périmètre autour de leurs parcelles. »

En attente d’un plan de résilience

C’est pourquoi les semenciers demandent l’aide du gouvernement avec la mise en place d’un plan de résilience. « Nous sommes très préoccupés par la situation en Ukraine et ses conséquences, résume Claude Tabel. Il est essentiel d’anticiper rapidement les besoins de semences pour répondre aux nouveaux défis ouverts par ce conflit. »

Blandine Cailliez

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